Arménie et Azerbaïdjan s’engagent à nouveau sur un « cessez-le-feu humanitaire » à partir de lundi
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont de nouveau engagés à respecter à partir de lundi un « cessez-le-feu humanitaire » dans le conflit au Haut-Karabakh, ont-ils annoncé dans une déclaration conjointe avec les Etats-Unis après des négociations à Washington.
Le vice-secrétaire d’Etat américain Stephen Biegun a rencontré samedi les ministres des affaires étrangères des deux pays, a précisé la diplomatie américaine dans un communiqué. La veille, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait reçu ses homologues azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov puis arménien Zohrab Mnatsakanian mais sans rencontre à trois. « Le cessez-le-feu humanitaire entrera en vigueur à 8 heures locales [5 heures à Paris] le 26 octobre », selon la déclaration publiée par le département d’Etat américain.
Respecter le cessez-le-feu humanitaire conclu à Moscou
Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir visé la population civile depuis le début des hostilités, le 27 septembre, dans cette région montagneuse de l’Azerbaïdjan contrôlée par des séparatistes arméniens soutenus par Erevan.
Ce n’est pas la première fois qu’ils s’engagent en faveur d’une trêve. La déclaration conjointe souligne d’ailleurs que les deux ministres « ont réaffirmé l’engagement de leurs pays à mettre en oeuvre et respecter les cessez-le-feu humanitaires conclus à Moscou le 10 octobre et confirmés dans une déclaration publiée à Paris le 17 octobre ». Mais la trêve n’a pas tenu jusqu’ici.
Washington fait partie, avec la France et la Russie, du Groupe de Minsk formé de longue date par l’Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) pour être le principal médiateur dans ce conflit.
L’Iran a déployé des troupes à la frontière
Quelques heures avant cette annonce, de nouveaux combats avaient éclaté dans le Haut-Karabakh entre l’Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens, les deux camps se reprochant mutuellement de bloquer un règlement pacifique du conflit. L’Arménie a accusé les forces d’Azerbaïdjan d’avoir bombardé des établissements civils, ce que Bakou a démenti.
De son côté, l’Iran a déployé des troupes le long de sa frontière avec l’Azerbaïdjan et l’Arménie, après des tirs sur son territoire en provenance du Haut-Karabakh, a fait savoir Téhéran dimanche.
Des unités des gardiens de la révolution « ont été envoyées et stationnées dans la région en raison du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie », a dit le commandant des forces terrestres de l’armée idéologique de l’Iran, Mohammad Pakpour. Elles ont pour mission de « protéger les intérêts nationaux et maintenir la paix et la sécurité », a ajouté M. Pakpour, cité par l’agence d’Etat iranienne IRNA.
Selon lui, l’Iran respecte l’intégrité territoriale de ses voisins mais « tout changement » aux frontières est « une ligne rouge pour la République islamique ». L’Iran, qui entretient de bonnes relations avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan, a appelé à plusieurs reprises ces deux pays à cesser les hostilités, et a offert sa médiation.